Queen Mary
Un opéra imaginaire
La carrière d'Henry Purcell est intimement liée à la Cour de la Reine Mary dont nous proposons ici une biographie musicale. Illustrée par les compositions les plus emblématiques de « l'Orphée de Londres », le parcours de cette souveraine profondément aimée de son peuple est également l'occasion de découvrir l'histoire de l'Europe du XVIIè siècle et l'humour d'une époque aussi troublée que truculente.
Fastes de cour, fracas des armes et émotions vraies
Purcell met en musique avec génie cette fin de siècle mouvementée où l'Europe est déjà à la recherche de son équilibre. Quatre chanteurs et neuf instrumentistes jouent, chantent en anglais, et guident le spectateur par des textes politiques, narratifs et humoristiques en français.
Guillaume d’Orange, hollandais et protestant, après maintes péripéties militaires, devient roi d'Angleterre grâce à son épouse Mary, héritière du trône.
Willem se nomme désormais William et devient le grand rival de Louis XIV dans une Europe qui s’épuise en guerres fort coûteuses. Sur scène, c'est un match de rugby qui oppose symboliquement les deux monarques qui tombent le pourpoint pour mieux en découdre !
Musicien de cour, Purcell est également la coqueluche du théâtre londonien où l'on crée King Arthur, flattant le monarque ou encore The Fairy Queen à l'occasion des noces de cristal du couple royal… Enfin, l’émotion nous saisit avec l’extraordinaire Funeral music for Queen Mary où le compositeur traduit la ferveur de tout un peuple en deuil de sa reine bien-aimée.
Une saga historique, musicale et drolatique
Le spectacle débute avec la musique magnifique de l'Ode qui honorait chaque année la reine à l’occasion de son anniversaire, suivi d’extraits de The Fairy Queen, suggérant à la souveraine mille plaisantes façons de passer le temps. La guerre est omniprésente en Europe en cette fin du XVIIe siècle, et nous donnons une large place à la trompette baroque, brillante, héroïque.
Les souverains européens sont souvent des cousins aux alliances versatiles. Nous illustrons ces intrigues et rivalités autant politiques que familiales par la scène des diables extraite de The Tempest. Lorsque Guillaume rentre de la guerre des Flandres qui l’a opposé à Louis XIV, Purcell flatte son souverain, en bon courtisan, par l’hymne The way of god is an undefiled way. Mais un an plus tard, en 1694, Mary décède brutalement, plongeant le peuple anglais dans l’affliction. Pour elle, Purcell compose sa Funeral Music for Queen Mary. Guillaume, nostalgique, continue à régner à l’orée du XVIIIe siècle, au moment où l’Angleterre devient une grande puissance, supplantant la France et les Pays Bas. Pour clore le programme en apothéose, des extraits rarement joués de King Arthur exaltent la grandeur de la Grande Bretagne.
Transcender les genres musicaux
Purcell, courtisan génial, sait sublimer les commandes formelles qui lui sont imposées en composant des musiques inspirées. Il transcende son sujet, tout comme les formes traditionnelles dont il est l’héritier, pour inventer de nouveaux genres musicaux. Aussi talentueux dans les cantates sacrées que dans les airs à boire, aussi brillant dans sa musique de théâtre que dans les œuvres dédiées à la Cour, il est surtout le promoteur d'une innovation majeure : le semi-opera. Danscette forme lyrique typiquement britannique, l’action est menée par le théâtre et commentée par la musique. On pourrait sans doute parler d’un « théâtre musical » avant la lettre.
La presse en parle
"… un véritable semi-opéra composé à partir de l'œuvre de Purcell. Voilà pour moi une réalisation géniale…''
Operamagazine
''Cette production de l'histoire de William et Mary est agréable sur tous les plans, avec bonheur et simplicité..''
Bachtrack
''...la cohésion exceptionnelle des artistes ainsi qu'une intelligence aigue d'un répertoire sans cesse approfondi au fil des ans.''
> Lire l'article Opera Magazine
''Fidèles à l’esprit et à l’esthétique des spectacles auxquels Purcell collaborait, [les artistes ici] mêlent le théâtre, vecteur de l’action, aux masques du compositeur...''
Forumopera
Distribution
Équipe artistique
Frédérique Chauvet, direction artistique et musicale
Sybrand van der Werf, mise en scène et textes
Studio RUIM & Sanne Puik, costumes
Paul Meijster, lumières
Toon van Wolferen, surtitrages
Chanteurs
Marije van Stralen, soprano
Oscar Verhaar, contre-ténor
Mattijs Hoogendijk, ténor
Pieter Hendriks, baryton
Ensemble instrumental
Jean-Marc Haddad, premier violon
Clara Lecarme, violon
Céline Cavagnac, alto
Tal Canetti, basse de violon
Frédérique Chauvet, flûte
Beto Caserio, hautbois
Nicolas Isabelle, trompette
Stephen Elhart, percussion
Elly van Munster, théorbe
Jérôme Brodin, clavecin
Tournées
Production créée pour le Concertgebouw d’Amsterdam
Puis jouée dans nombre de festivals et à l’Athénée Théâtre à Paris en 2018
Repris dans les théâtres néerlandais et en Bretagne en 2020 et 2022